E/CN.4/2002/73
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150. Outre les actions engagées dans ce double volet «gestion prévention», le Rapporteur
spécial souhaite proposer des mesures concrètes concernant deux questions spécifiques et
prioritaires, à savoir l’extrémisme et la condition de la femme au regard de la religion ou des
traditions.
L’extrémisme
151. L’extrémisme, qu’il se réclame de manière réelle ou fictive de la religion, qu’il adopte,
provoque ou entretienne la violence ou qu’il emprunte des formes d’intolérance moins
spectaculaires, est un fléau qui porte atteinte à la liberté et à la religion; il n’est le travers
d’aucune société ni d’aucune religion. Le Rapporteur spécial a recommandé que devant ce
phénomène grandissant et tentaculaire menaçant la paix, atomisant la société et affectant
particulièrement les groupes vulnérables (femmes et minorités), la communauté internationale
réagisse fermement et le combatte notamment par l’élaboration et l’adoption d’un minimum de
règles et de principes communs de conduite et de comportement à l’égard de l’extrémisme
religieux.
La condition de la femme
152. Le Rapporteur spécial recommande que la communauté internationale appuie l’élaboration
et l’adoption par les mécanismes onusiens pertinents d’un plan d’action contre la discrimination
et l’intolérance à l’égard de la femme, prétendument prescrites par la religion ou les traditions,
ainsi que la mise en œuvre des recommandations qu’il formule dans son étude sur la condition de
la femme au regard de la religion et des traditions (E/CN.4/2002/73/Add.2).
153. Le bilan qui figure dans le rapport intérimaire à l’Assemblée générale (A/56/253) démontre
que le mandat sur la liberté de religion ou de conviction a su s’adapter aux défis et aux
évolutions dans le domaine de l’intolérance et de la discrimination fondées sur la religion ou la
conviction, tels que le rôle croissant des entités non étatiques comme auteurs de violations, la
progression de l’extrémisme religieux, le traitement particulier à accorder aux groupes
vulnérables, notamment aux minorités et aux femmes. Il a aussi su s’adapter aux problèmes
spécifiques identifiés par la Commission des droits de l’homme, par exemple la diffamation ou le
racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.
D. Questions de logistique et de méthodologie
154. Si les efforts faits pour répondre à une situation en constante évolution ont certes produit
des résultats visibles sur le court et moyen terme et à venir sur le long terme, ils doivent être
redoublés face à l’ampleur de la tâche. Or une telle entreprise nécessite un minimum de
ressources humaines et financières. C’est pourquoi, dans le cadre de ce bilan établi à l’occasion
du vingtième anniversaire de la Déclaration de 1981, le Rapporteur spécial estime qu’il est
nécessaire de réfléchir à la logistique du mandat sur la liberté de religion ou de conviction et à la
méthodologie de travail:
a)
La logistique: il importe de renforcer les ressources financières et humaines affectées
au mandat. Alors que les activités ont plus que décuplé depuis la création du mandat, les
ressources sont restées quasiment identiques. Le Rapporteur spécial a heureusement pu
bénéficier de contributions volontaires de la Norvège et du Saint-Siège en 1999, ainsi que du