E/CN.4/2002/73 page 16 souvent réduites à une condition seconde − et parfois franchement secondaire −, et très souvent moins en raison de la religion ou des traditions que des considérations imputées à celles-ci. 55. L’Assemblée générale des Nations Unies et la Commission des droits de l’homme ont toujours accordé une attention particulière à la situation de la femme au regard de la religion dans le cadre des diverses résolutions régissant le mandat sur la liberté de religion ou de conviction. Ainsi, des résolutions ont exprimé des condamnations à l’égard des pratiques violant les droits de la femme et constituant des discriminations, d’autres ont souligné le rôle néfaste de l’extrémisme religieux en ce domaine, d’autres encore ont repris l’appel de la Conférence mondiale sur les droits de l’homme de Vienne qui a demandé «instamment à tous les gouvernements de prendre toutes les mesures appropriées en application de leurs obligations internationales et compte dûment tenu de leurs systèmes juridiques respectifs pour lutter contre l’intolérance fondée sur la religion ou les convictions et les violences dont elle s’accompagne, notamment les pratiques discriminatoires à l’encontre des femmes […]» (A/CONF.157/24 (Part I), chap. III, II.B.1.22). 56. Par ailleurs, depuis 1996, la Commission, dans ses résolutions relatives à la liberté de religion ou de conviction, a souligné qu’il importait que, pour l’établissement de ses rapports, y compris pour la collecte d’informations et l’élaboration de recommandations, le Rapporteur spécial prenne en considération les femmes, et mette en évidence les abus sexospécifiques. Dans le même ordre d’idées, il faut rappeler la résolution de la Commission 2001/50, du 24 avril 2001, intitulée «Prise en compte des droits fondamentaux des femmes dans tous les organes du système des Nations Unies». 57. C’est pourquoi le Rapporteur spécial, dans ses rapports généraux, traite des atteintes affectant les femmes dans la partie relative à l’analyse des communications. Il est cependant clair que la condition de la femme au regard de la religion a constitué une préoccupation du Rapporteur spécial depuis la création même du mandat en 1986, tant par l’envoi de communications portant sur des cas ou des situations d’intolérance ou de discrimination contre les femmes que dans le cadre des rapports de mission in situ (par l’examen de la législation, des politiques à l’égard des femmes, une évaluation de leur situation et la formulation de recommandations). Le Rapporteur spécial est également intervenu devant le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, en février 1998, afin d’exposer son approche sur la condition de la femme au regard de la religion et de procéder à des échanges de vues. Il a également accordé une attention à ce groupe vulnérable lors de la Conférence de Madrid sur l’éducation scolaire en relation avec la liberté de religion ou de conviction. 58. Finalement, le Rapporteur spécial réitère sa recommandation d’élaboration et d’adoption par l’ensemble des mécanismes pertinents des Nations Unies d’un plan d’action contre les discriminations affectant les femmes et imputées aux religions et aux traditions. II. LES ACTIVITÉS DE GESTION A. Bilan des activités depuis la création du mandat 59. Le Rapporteur spécial souhaite renvoyer au bilan détaillé des activités de gestion depuis la création du mandat, tel que publié dans le rapport intérimaire présenté à l’Assemblée générale (A/56/253, par. 80 à 106). Ce bilan comporte une analyse structurelle des communications du

Select target paragraph3