E/CN.4/2002/73 page 10 25. Pour Mme Gaspard, membre du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction peuvent faire naître ou amplifier l’analphabétisme des femmes et réduire leurs possibilités de scolarisation. En effet, la sous-scolarisation des petites filles, l’abandon scolaire précoce et le non-respect de l’égalité face aux matières enseignées sont fréquents et souvent justifiés par des raisons de culture, qui s’abritent derrière des prétextes religieux. Force est de constater aussi que les femmes appartenant à des minorités autochtones, les migrantes et les réfugiées font l’objet de discrimination en matière d’éducation en raison des préjugés véhiculés à leur encontre dans leur pays ou dans le pays d’accueil du fait de leur religion ou de leur conviction. Mme Gaspard a insisté sur l’enjeu stratégique que représentent les filles et les femmes dans la construction d’un monde dans lequel seraient éliminées l’intolérance et la discrimination fondées sur la religion ou la conviction, étant entendu qu’un tel monde suppose au préalable l’éradication des causes des discriminations à l’égard des femmes qui, pour une bonne part, ont pour origine l’ignorance et les intégrismes, producteurs d’intolérance. 26. Dans une communication distribuée à la Conférence, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels a présenté l’Observation générale n° 11 relative aux plans d’action en faveur du droit à l’éducation inscrit à l’article 14 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, et l’Observation générale n° 13 relative au droit à l’éducation tel qu’énoncé à l’article 13 du Pacte. Ces deux observations intéressent particulièrement la Conférence en ce sens qu’elles prévoient notamment que l’interdiction de la discrimination n’est ni sujette à une mise en œuvre progressive ni tributaire des ressources disponibles; que les États parties doivent exercer un contrôle sur l’éducation englobant l’ensemble des politiques éducatives, des établissements d’enseignement, des programmes, des dépenses et autres pratiques de manière à détecter toute discrimination de fait et à y remédier; ou encore que l’enseignement doit être souple de manière à pouvoir être adapté aux besoins des sociétés et des communautés en mutation, tout comme aux besoins des étudiants dans leur propre cadre social et culturel. 27. M. Sherifis, Président du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, a souligné que le Comité était amené à traiter de cas de discriminations fondées sur la religion ou la conviction étant donné que ces discriminations visent souvent des groupes ethniques ou nationaux spécifiques. À cette occasion, le Comité demande aux États de fournir des renseignements sur l’introduction, dans les programmes scolaires et les formations dispensées aux enseignants, de composantes visant à promouvoir les droits de l’homme. M. Sherifis a appelé à l’établissement d’un cadre de coopération et de solidarité nationales et à l’allocation de ressources suffisantes en faveur des programmes éducatifs. 28. Mme Gabriela Rodriguez Pizarro, Rapporteuse spéciale sur les droits de l’homme des migrants, a décrit la grande vulnérabilité des migrants et l’ampleur des violations de leurs droits fondamentaux. S’agissant de la discrimination qui touche les enfants de migrants en matière d’éducation, elle a insisté sur le manque d’accès à l’éducation de ces enfants qui résulte parfois de la clandestinité dans laquelle ils vivent, sur l’absence de promotion de la tolérance et de la liberté de religion ou de conviction qui nuit à leur capacité d’intégration et au développement de leur personnalité, et sur les discriminations qui continuent de les affecter alors même qu’ils ont accès à l’éducation. 29. M. Abid Hussain, Rapporteur spécial sur la liberté d’opinion et d’expression, a quant à lui mis en avant les risques que font encourir pour les sociétés les écoles qui endoctrinent les jeunes

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