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Les victimes de l’intolérance et de la discrimination fondées sur la religion ou la
conviction sont toujours très diverses, qu’il s’agisse de croyants ou de non-croyants, de membres
de communautés religieuses ou de conviction ou de membres de la société en général.
Cependant, ce sont surtout les groupes vulnérables qui sont affectés, notamment les femmes
d’une part, et les minorités d’autre part.
145. Ce bilan est donc source d’inquiétudes, mais aussi d’espoir, à l’image de toute réalité.
C’est pourquoi le Rapporteur spécial doit poursuivre sans relâche tant son rôle de gestion dans le
domaine de la liberté de religion ou de conviction que de prévention: en effet, il est fondamental
d’agir quotidiennement sur le court terme en dénonçant auprès de la communauté internationale
tout incident incompatible avec la Déclaration de 1981, mais il est également vital d’œuvrer sur
le long terme en s’attaquant, par la prévention, aux racines de l’intolérance et de la
discrimination.
146. Le changement du titre du Rapporteur spécial qui est maintenant «Rapporteur spécial sur la
liberté de religion ou de conviction» lors du renouvellement du mandat à la dernière session de la
Commission (résolution 2001/42, par. 11) représente une pleine reconnaissance du rôle de ce
mandat dans la gestion et la prévention, activités complémentaires et indispensables.
147. Mais l’action du Rapporteur spécial et surtout ses résultats se situent dans un contexte plus
large et plus complexe. En effet, l’application de la Déclaration de 1981 n’est pas dissociable de
la question générale du respect de tous les droits de l’homme, lesquels ne peuvent connaître de
promotion réelle en l’absence de démocratie et de développement. Il y a lieu de penser, dès lors,
que pour promouvoir les droits de l’homme, il faudrait entreprendre – et ce de manière
simultanée –, d’une part, une action pour l’instauration, le renforcement et la protection de la
démocratie, en tant qu’expression des droits de l’homme sur le plan politique, et, d’autre part,
une action tendant à contenir et à résorber l’extrême pauvreté et à favoriser les droits des
individus et des peuples au développement, en tant qu’expression des droits de l’homme et de
solidarité entre les hommes sur les plans économique, social et culturel. C’est dire, comme
l’avait relevé la Conférence sur les droits de l’homme de Vienne, que la démocratie, le
développement et le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales sont
interdépendants et intimement liés.
148. Or, tout en étant conscient de ce contexte, le Rapporteur spécial a renforcé la gestion dans
le domaine de la liberté de religion ou de conviction, en élargissant considérablement le nombre
d’États auxquels sont envoyées des communications, en augmentant fortement le nombre de
communications, y compris pour un même État, en instaurant la procédure d’appel urgent, en
accroissant ses demandes de visite afin de garantir une moyenne de deux missions par an, et en
créant une procédure de suivi des recommandations de ses rapports de mission.
149. Par ailleurs, le Rapporteur spécial a ajouté à son mandat la dimension «prévention» en
participant au dialogue interreligieux (voir les paragraphes 46 à 52 ci-dessus), notamment en
devenant membre du Comité international pour le dialogue interreligieux de l’UNESCO et en
s’investissant dans l’élaboration d’une stratégie de prévention dans le domaine de l’éducation
scolaire dont le point culminant a été la Conférence de Madrid sur l’éducation scolaire en
relation avec la liberté de religion (voir les paragraphes 5 à 45 ci-dessus).