d. Organe institutionnel de coordination des politiques publiques en vue de lutter
contre le racisme et la discrimination – Recommandation paragraphe 84
La lutte contre le racisme et l’antisémitisme : une priorité nationale
La Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Dilcra) a été créée
par décret n° 2012-221 du Président de la République, le 16 février 2012. La Dilcra est chargée de
concevoir, de coordonner et d’animer la politique du gouvernement en matière de lutte contre le
racisme et l’antisémitisme. A cette fin, elle exerce un rôle de conseil et d’animation auprès des
ministères, notamment en matière d’éducation, de police et de justice mais aussi de culture, de
politique de la ville, de numérique et d’outre-mer.
Après l’annonce par le Président de la République de faire de la lutte contre le racisme et
l’antisémitisme une grande cause nationale, le Premier Ministre a annoncé le 17 avril 2015 un plan
national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme doté d’un budget de 100 millions d’euros.
Les décisions et actions déclinées dans ce cadre ont permis de mobiliser tant l'Etat, les collectivités
locales, que la société civile, et d'apporter une réponse ferme et personnalisée aux actes racistes et
antisémites.
Campagnes nationales, partenariats et comités opérationnels mis en place
Le gouvernement a soutenu et assuré des campagnes nationales de communication sur la lutte
contre le racisme et l’antisémitisme :
- campagne intitulée « Debout contre le racisme » commune à quatre associations de lutte
contre le racisme et l’antisémitisme, lancée au mois de novembre 2015 avec le soutien du
Gouvernement, et le label « grande cause nationale » (plateforme participative
www.DeboutContreLeRacisme.org) ;
- campagne gouvernementale intitulée « Tous Unis contre la Haine » déclinée à l’occasion de
la semaine d’éducation et d’actions contre le racisme et l’antisémitisme, du 21 au 28 mars
2016 (spots diffusés sur TV et web, campagne d’affichage, et création d’un site web dédié).
La Dilcra a déployé par ailleurs un réseau de correspondants dans l’ensemble des ministères et
secrétariats d’Etat (ministères de la ville, jeunesse et sports, éducation nationale, enseignement
supérieur et recherche, justice, intérieur, culture, numérique, défense et anciens combattants) qui
sont réunis très régulièrement. L'ancrage territorial des politiques de lutte contre le racisme et
l'antisémitisme a permis également de relayer sur le terrain les orientations décidées au niveau
national. C'est la raison pour laquelle le plan interministériel a prévu l'installation dans chaque
département d'un comité opérationnel contre le racisme et l'antisémitisme (CORA). Ainsi, 85
départements ont déjà installé un CORA, soit dans toutes les régions, et concernant les outre-mer, à
la Réunion, en Guadeloupe, et en Martinique.
La Dilcra a noué des partenariats avec plus de trente associations nationales et de nombreux lieux
de mémoire (Mémorial de la Shoah, Musée de l'histoire de l'immigration, Mémorial ACTe sur
l’histoire de l’esclavage), et y a consacré en 2015 un budget de 2,5 millions d’euros. En 2016, cette
aide sera étendue à 50 associations. En outre, à la fin du mois d'octobre 2015, la Dilcra a lancé un
appel à projets inédit destiné à dynamiser la mise en œuvre des politiques publiques en faveur de la
lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations dans les territoires. Après l’examen de
350 dossiers, 218 projets relatifs à des actions pédagogiques, de formation continue, de lutte contre
les discriminations et d'aide aux victimes, soutenus par des associations de tailles très diverses
répartis dans 60 départements, ont été sélectionnés et financés pour un montant total de plus de 1,4
million d'euros.
La Dilcra contribue en outre au financement de plusieurs travaux de recherche et à la production de
ressources destinées à l’enseignement supérieur. En outre, près d'une centaine de référents racisme
6