A/HRC/4/19/Add.4 page 2 Résumé À l’invitation du Gouvernement italien et conformément à son mandat, le Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée s’est rendu en Italie du 9 au 13 octobre 2006. Sa mission avait pour objet de faire le point sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale et de xénophobie en Italie, en s’intéressant particulièrement aux facteurs de discrimination susceptibles de toucher les étrangers, notamment les travailleurs migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile, ainsi que les membres des communautés juive, musulmane, sinti et rom. Le Rapporteur spécial a souhaité analyser les politiques et les mesures adoptées ou envisagées par le gouvernement récemment élu pour combattre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie dans le contexte d’une société marquée par l’héritage et l’impact des politiques et des programmes du gouvernement précédent, qui étaient profondément influencés par l’idéologie xénophobe et les plates-formes politiques de certains partis. À la fin de sa visite, le Rapporteur spécial a présenté ses observations préliminaires au Gouvernement. Il retient principalement que, si la société italienne n’est pas empreinte d’un racisme profond, on constate dans le pays une inquiétante dynamique de xénophobie et une montée des manifestations de racisme, qui touchent principalement les communautés sinti et rom, les migrants et les demandeurs d’asile − en premier lieu ceux qui sont d’origine africaine, mais aussi ceux en provenance d’Europe orientale −, ainsi que la communauté musulmane. Selon lui, ces groupes subissent de différentes manières une marginalisation institutionnelle et socioéconomique, de même qu’une discrimination d’ordre culturel et religieux. Le Rapporteur spécial juge particulièrement alarmantes les informations qu’il a reçues au sujet des conditions de travail des immigrés dans l’agriculture, qui s’apparentent à l’esclavage, et de la situation des femmes migrantes, lesquelles sont exposées à des conditions de travail abusives en tant qu’employées de maison ou aidantes et sont fortement représentées dans le secteur de la prostitution. Il prend note avec préoccupation de l’approche sécuritaire consacrée par la législation sur l’immigration, qui a abouti à la criminalisation des migrants, et de l’absence d’accords bilatéraux avec la communauté de confession musulmane. En ce qui concerne les politiques et les mesures adoptées par les autorités, le Rapporteur spécial se félicite de la ligne de conduite différente que le nouveau gouvernement a adoptée à l’égard de l’immigration et des défis du multiculturalisme, et de sa ferme détermination à combattre le racisme et la xénophobie. À ce propos, le Rapporteur spécial prend note avec intérêt du nouveau projet de loi sur la citoyenneté présenté au Parlement, de l’intention annoncée d’effectuer des réformes dans le domaine de l’immigration et de l’avant-projet de loi visant à améliorer la protection des immigrés, quel que soit leur statut juridique, contre les abus au travail. Le Rapporteur spécial formule pour terminer un certain nombre de recommandations, notamment sur les points suivants: • La nécessité d’exprimer au plus haut niveau la volonté des autorités publiques de combattre la discrimination raciale et la xénophobie et leur détermination à le faire;

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