trait pas autrement dans sa compétence. E t il ne semble point douteux que la volonté d'un État de soumettre un différend à la Cour puisse résulter, non seulement d'une déclaration expresse, mais aussi d'actes concluants. Il paraît difficile de nier que le fait de plaider le fond, sans faire des réserves sur la compétence, ne doive être regardé comme une manifestation non équivoque de la volonté de l'État d'obtenir une décision sur le fond de l'affaire. Or, la Cour a déjà observé que les conclusions du Contre-Mémoire visent une décision sur le fond. La Cour sait fort bien que le Gouvernement allemand avait présenté la Requête introductive d'instance en vertu de l'article 72, n o 3, de la Convention de Genève, et partant en sa qualité de Membre du Conseil de la Société des Nations, tandis que, dans les questions dont la Cour se trouve saisie exclusivement de par le consentement des Parties, le Gouvernement allemand ne saurait figurer qu'en tant qu'État contractant de la Convention de Genève. Mais elle est d'avis que rien, dans cette Convention ou dans les principes régissant la juridiction de la Cour, ne s'oppose à ce que l'accord des Parties place devant la Cour des questions qui sont en dehors du cadre de celles pour lesquelles la juridiction obligatoire est prévue, bien que l'instance ait été introduite sur la base de la clause qui établit ladite juridiction. La Cour rappelle à cet égard ce qu'elle a retenu dans son Arrêt n o 5, mentionné ci-dessus: savoir, qu'un différend relatif au Protocole XII de Lausanne, pour lequel sa juridiction n'était pas prévue, lui avait été valablement soumis en vertu du consentement de la Partie défenderesse ; et cela dans une procédure que le Gouvernement hellénique avait introduite en vertu de l'article 26 du Mandat pour la Palestine et en sa qualité de Membre de la Société des Nations. Il est vrai que, dans ce cas, le consentement de la Partie défenderesse s'était manifesté par une déclaration expresse, alors que, dans le cas actuel, il ne résulte que du fait d'avoir demandé une décision sur le fond sans faire des réserves à l'égard de la compétence. Mais cette circonstance ne saurait, de l'avis de la Cour, justifier une conclusion différente, car il n'y a aucune

Select target paragraph3