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esprits à la haine envers ceux qui diffèrent d’eux en terme de race, de religion, de caste, de
culture et de conviction, les maintiennent dans l’ignorance et ainsi les déshumanisent. Après
avoir rappelé les situations dramatiques auxquelles ont conduit ces écoles du fanatisme, il a
insisté sur le fait que l’école doit retrouver sa place légitime dans la société, et qu’il convient à
cette fin de transformer l’école en un lieu de connaissance et d’initiation au respect de l’autre.
30. Président du Groupe de travail sur les minorités, M. Asbjørn Eide met l’accent sur le
besoin impérieux d’une éducation multiculturelle et interculturelle pour les minorités ainsi que
pour les majorités, c’est-à-dire une éducation qui soit en accord avec les besoins des groupes de
la société ayant des religions ou des convictions différentes, d’une part, et qui assure
l’apprentissage de l’interaction constructive des différents groupes, d’autre part. Afin que
personne ne soit considéré comme un citoyen de second rang du fait de sa religion ou de ses
convictions et que ne se forment pas des ghettos, il est nécessaire que tous les membres d’une
société soient familiarisés avec l’histoire, les traditions et la culture des minorités, souvent
négligées, biaisées ou sujettes à de mauvaises interprétations, et que l’éducation repose sur la
reconnaissance de la composition plurireligieuse de la société.
31. Les représentants des communautés de religion ou de conviction ont exposé tout ce qui,
dans leurs religions respectives, peut aider à une meilleure compréhension de l’autre et au
respect de son identité et, surtout, à éviter que les religions ne servent l’intolérance.
32. Quant aux experts et aux représentants des organisations non gouvernementales et des
instituts des droits de l’homme, ils ont de manière quasi unanime mis en relief la dualité des
religions et des convictions, au nom desquelles on s’est livré à des persécutions et qui ont donné
lieu à de guerres, au fanatisme et à l’intolérance, alors même qu’elles sont toutes à la fois
porteuses de spiritualité et de valeurs fondamentales. Ils se sont également déclarés en faveur
d’une éducation au cœur d’un programme d’action pour la paix, permettant à tous de vivre
ensemble au sein d’une communauté mondiale fondée sur la tolérance, la démocratie, la
non-violence et le dialogue interculturel.
4. Le Comité de rédaction
33. Parallèlement aux séances plénières, siégeait le Comité de rédaction qui était saisi de la
troisième version du projet de document final; ce comité, auquel ont participé de nombreux
délégués, et spécialement les États, a procédé à un examen détaillé du préambule et du dispositif
du projet de document final qui a fait l’objet de nombreuses modifications acceptées par
consensus à la suite d’un long processus de négociation.
5. Le document final
34. Le 25 novembre 2001, la Conférence a adopté, en séance plénière et par consensus, son
document final, aucune déclaration ou réserve n’ayant été formulée (voir l’annexe au présent
document).
35. Dans le préambule du document final, la Conférence rappelle divers principes généraux
devant guider toute action en matière de prévention, notamment le principe selon lequel la
tolérance implique l’acceptation de la diversité et le respect du droit à la différence; elle prend
également note d’une série de textes internationaux sur lesquels reposent la prévention de