E/CN.4/2002/73
page 14
développer, il participe à la prévention de l’intolérance et de la discrimination fondées sur la
religion ou la conviction. C’est à ce titre que le Rapporteur spécial a accordé au dialogue
interreligieux une grande importance et a lancé ou soutenu des actions dans ce domaine,
notamment à l’occasion de ses missions in situ dans certains États. Il est primordial que les
entretiens avec et entre les religions créent un espace de compréhension mutuelle afin de
permettre ou de renforcer l’acceptation et le respect de la diversité des religions ou des
convictions, telles que définies et garanties par les normes internationales des droits de l’homme.
C’est dire que le dialogue interreligieux doit contribuer à la gestion pacifique et à la prévention
des conflits et des violations des droits de l’homme de par le monde.
48. Le Rapporteur spécial souhaite, à ce sujet, souligner certaines initiatives reconnaissant la
valeur essentielle du dialogue interreligieux et visant à la promouvoir. Pour éviter, comme cela a
été indiqué dans l’introduction, les redites, il renvoie aux paragraphes 125 à 128 du rapport
intérimaire soumis à l’Assemblée générale le 31 juillet 2001 (A/56/253). Les paragraphes
ci-dessous seront consacrés à quelques événements récents ayant une incidence sur le dialogue
interreligieux, notamment à la Conférence de Durban.
49. Bien évidemment, le dialogue interreligieux s’inscrit pleinement dans le cadre de la
Déclaration du Millénaire en date du 8 septembre 2000 et de l’Année des Nations Unies pour le
dialogue entre les civilisations. Or par sa résolution 56/6 du 9 novembre 2001 établissant le
Programme mondial pour le dialogue entre les civilisations, l’Assemblée générale a confirmé et
approfondi cette dimension du dialogue. Le Programme prévoit en effet à l’article 4 que «le
dialogue entre les civilisations peut contribuer dans une grande mesure à progresser dans les
domaines suivants: […] Promotion de la compréhension et de la connaissance mutuelles entre les
groupes sociaux, les cultures et les civilisations de diverses régions, y compris sur les plans de la
culture, de la religion, de l’éducation, de l’information, de la science et des techniques».
La résolution avait au préalable rappelé que «les êtres humains [doivent] se respecter
mutuellement dans toute la diversité de leurs croyances» et que les États avaient été engagés
«à faire tout ce qui était en leur pouvoir pour veiller à ce que les sites religieux soient pleinement
respectés et protégés».
50. Dans le cadre de l’Année pour le dialogue entre les civilisations, l’UNESCO a lancé des
programmes de dialogue interculturel et interreligieux et a développé ces programmes
notamment au cours de l’année 2001 durant laquelle de nombreuses manifestations ont été
organisées. On soulignera également que la Conférence générale de l’UNESCO, le
2 novembre 2001, a adopté la Déclaration universelle sur la diversité culturelle qui constitue un
temps fort dans la promotion de la tolérance, du respect et de la compréhension de l’autre.
Au niveau de l’UNESCO, il est important de noter qu’à l’approche traditionnelle pertinente,
mais réductrice, de dialogue par la connaissance réciproque, a été ajoutée une notion
d’interaction; en effet, la connaissance réciproque peut conforter les identités, tandis que
l’interaction met en lumière la proximité et le pluralisme.
51. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme apporte également sa contribution à la
promotion du dialogue interreligieux. En effet, la Déclaration et le Programme d’action de la
Conférence de Durban invitent au développement du dialogue interreligieux en tant que moyen
de tolérance et de compréhension. Il ressort en particulier du paragraphe 2 de la Déclaration que
les «victimes [du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y
est associée] peuvent subir des formes multiples ou aggravées de discrimination fondées sur